La fraude sur les appels internationaux est un fléau qui menace l’économie des communications électroniques. A travers le monde, les opérateurs et autorités de régulation tentent de vaincre le phénomène. Au Burkina Faso, l’ARCEP a choisi la stratégie de la formation afin de permettre à tous les acteurs de bien cerner les contours de cette fraude par by pass.
Pour ce faire, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes a organisé du 12 au 14 août 2015, un séminaire de formation autour du thème ‘’la lutte contre la fraude Telecom et le By pass : Focus sur le rôle du Régulateur et des autorités compétentes’’.

l’ARCEP engage Trois jours durant, les participants venus du ministère en charge de la Justice, de la gendarmerie nationale, de la police nationale et des associations de consommateurs auxquels se sont joints, le personnel de l’ARCEP et des opérateurs ont passé en revue, tous les types de fraudes et les mécanismes pour les vaincre.
C’est Youma Zerbo, secrétaire général du Premier ministère qui a ouvert officiellement les travaux. S’adressant aux participants, il a défini le by pass comme étant cette pratique frauduleuse qui consiste à ‘’dérouter les appels internationaux de leur circuit normal et certains Burkinabè ont pu constater que des appels téléphoniques en provenance des pays étrangers, s’affichent sur leurs portables avec l’indicatif de notre pays qui est le 00 226’’.
Les progrès technologiques, a poursuivi le secrétaire général du Premier ministère, sont donc malhonnêtement utilisés par les malfaiteurs pour commettre leurs forfaits. Il a par ailleurs indiqué que ce phénomène est un ‘’cancer pour nos Etats car elle tue à petit feu l’économie nationale et ruine les bases financières des opérateurs de téléphonie. Il nous faut donc être imaginatifs pour mettre fin à ces pratiques, ou à tout le moins les réduire à leur plus simple expression’’. Pour Youma Zerbo, la contribution des magistrats et des officiers de police judiciaire sera déterminante pour réussir cette lutte. Il s’est dit convaincu que les décisions judiciaires, notamment celle du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou qui a condamné les accusés de fraude SIMBOX, tout comme les enquêtes menées par les Officiers de Police Judiciaire ont une force de dissuasion indiscutable. Le formateur, Belakoul a lui aussi rappeler que le secteur des télécoms et plus particulièrement le marché des offres télécom est un marché très compétitif, où les technologies sont de plus en plus complexes et les flux financiers qui circulent sont très importants. Cette configuration de marché, complexe, compétitif, lucratif, attire les convoitises pour le gain facile des fraudeurs prêts à investir en terme de technologies et de savoir-faire.
Au cours de la formation, les participants ont entre autres abordé :
 le marché Wholesale Telecom ; les enjeux de la gestion du trafic international dans son contexte mondial ; les types de fraude et de by-pass fréquemment rencontrés par les opérateurs du fixe et du mobile, et leur impact ; les différentes techniques de détournement de trafic et les risques qui y sont liés ; les stratégies de lutte contre la fraude dans les Télécoms ; les outils et processus à mettre en place pour les détecter et les éradiquer et enfin le rôle à jouer par les autorités de sécurité et les régulateurs télécom pour piloter les efforts anti-fraude.
Rendez-vous du donné et du recevoir, cette formation a permis aux différents participants de partager leurs expériences et d’exprimer leurs appréhensions. En clôturant les travaux, Mathurin Bako, le président de l’ARCEP a salué l’assiduité dont ont fait preuve les séminaristes. Il a dit sa satisfaction et sa détermination à continuer la lutte contre la pratique frauduleuse du by pass. Aussi, outre cette formation, l’Autorité de régulation entrevoit, dans les meilleurs délais un mécanisme de collaboration entre tous les acteurs, c’est-à-dire le régulateur, la Justice, les forces de défense et de sécurité, les opérateurs et les consommateurs. L’ARCEP propose également la création d’un groupe de travail sur le sujet avec la participation de tous. Enfin, l’Autorité de régulation projette, dans les jours à venir, de faire un audit de réseau des opérateurs pour mieux mesurer l’ampleur de cette fraude.