Les assises nationales de la régulation du secteur des communications électroniques ont été lancées ce matin 02 décembres 2024. C’était en présence du Premier Ministre. A l’issue de la cérémonie d’ouverture, une place a été consacrée à la session introductive. Elle a eu pour objectif de présenter l’évolution des télécommunications dans notre pays, en indiquant les raisons de la libéralisation du secteur, les raisons de la régulation des communications électroniques, les acquis, difficultés et défis actuels de la régulation. Il s’est agi également de disposer des meilleures pratiques dans le monde en partageant les expériences de l’Union internationale des télécommunications sur les questions de régulations, et celles de la Banque mondiale en ce qui concerne les contributions du numérique aux économies nationales.
Pour la circonstance, plusieurs communicateurs ont pris la parole. Au nombre des communicateurs, il y a eu monsieur Mathurin BAKO, ancien Président de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des postes. Son intervention a permis de remonter dans le temps et mesurer l’évolution du Burkina Faso en matière de régulation. “Les différentes réformes qui ont été opérées en matière de régulation sont la résultante du mouvement mondial de dérégulation né au États Unis dans les années 1970 et les décisions de l’Organisation mondiale du Commerce suite aux discussions de l’Uruguay round” a-t-il rappelé. De son point de vue, l’Autorité de régulation est une institution incontournable dans le secteur car elle a acquis une légitimité aux yeux de l’opinion publique, pour le rôle qu’elle joue chaque jour.
Le sujet sur la régulation a aussi été abordé par Monsieur Brahima SANOU, ancien Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT. Il a invité les acteurs de l’écosystème à se poser une question centrale : “que servons nous ?” Il a souhaité que tous servent les utilisateurs dans une synergie d’actions. Toute chose qui commande un changement de paradigme pour que la régulation soit proactive et que chaque acteur de l’écosystème travaille pour que les autres réussissent.
A cette tribune, monsieur Patrice W COMPAORE, Secrétaire Exécutif de l’ARCEP prenant la parole a fait le bilan sur les acquis de l’Autorité de régulation. Au nombre de ceux-ci, il y a la promotion de la concurrence ou l’accroissement de la couverture ainsi que la protection des consommateurs. Mais ces acquis ne doivent pas cacher des enjeux qui relèvent de la protection des données, la souveraineté numérique et l’inclusion numérique. C’est à l’aune de ces enjeux qu’il a listé les défis qui sont relatifs à l’évolution rapide des technologies, la pression économique et politique au plan international, la fracture numérique ainsi que la cybercriminalité. Conscient du rôle que doit jouer l’ARCEP, il a plaidé pour un renforcement du cadre juridique, une facilitation de la coordination institutionnelle et la continuité dans les actions d’information et de sensibilisation.
Cette session a servi de cadre de prise parole par la banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications et le ministère en charge de la transition digitale. Elle a permis de planter le décor en vue de faciliter les travaux thématiques sur la qualité de service, la règlementation et la coordination en matière de communication électronique.